Nous avons déjà vu comment choisir mon éclairage ? Mais comment faire pour choisir son emplacement, sa puissance, sa colorimétrie, son type ?
L’éclairage ne répond pas exactement aux mêmes besoins. On peut le classer en trois types : général, fonctionnel ou d’accentuation. Ce classement établi en fonction de son utilité permet ainsi de mieux déterminer mes besoins.
A / L’ECLAIRAGE GÉNÉRAL
Il permet d’éclairer de manière globale. Il vient en complément ou en remplacement de la lumière naturelle. Cette dernière se révèle parfois insuffisante. Et ce, pour différentes raisons :
– Les ouvertures ne sont pas en nombre et en taille suffisante, et comme il est souvent difficile de percer une ouverture supplémentaire, l’éclairage artificiel vient palier ce manque.
– L’heure : le soleil est un astre magnifique à qui nous devons beaucoup, mais qui n’est pas visible toute la journée ! Eh oui malheureusement, ou heureusement. En tout cas, si nous voulons voir quand il est couché, nous allons utiliser de l’éclairage artificiel.
– La pluie, le mauvais temps. Eh oui, c’est pourquoi il m’arrive parfois d’être obligé d’allumer les lumières en plein jour, même dans des pièces habituellement bien éclairées.
Les caractéristiques de l’éclairage général :
L’éclairage général reprend ainsi les caractéristiques principales de l’éclairage naturel sur lequel il va se calquer :
Sa puissance :
L’éclairage général doit être suffisamment puissant pour éclairer la globalité de la pièce au moins jusqu’aux murs. Pour cela, dès que la pièce dépasse les 15 m², il est nécessaire d’avoir plusieurs sources réparties dans la pièce. Et également si la pièce est allongée. La puissance totale est déterminée en fonction de la taille de la pièce, mais aussi, en fonction du moment de la journée.
Comme nous l’avons vu, la puissance de la source se mesure en lumen. Mais la lumière effectivement délivrée se mesure en lux et elle est en fonction inverse de la distance de la source. Sachant que la hauteur sous plafond dans les espaces d’habituation est à peu près standardisée à 2m50, déterminer la puissance de la source sera suffisant dans la plupart des cas. Chaque pièce nécessite un minimum de lumen, de préférence répartie en plusieurs sources. Par contre, sous haut plafond, il faudra ajouter un coefficient multiplicateur.
Sa direction :
Dans presque tous les cas, c’est l’éclairage zénithal qui est à privilégier pour l’éclairage général. Autrement dit celui qui vient du plafond. C’est à peu près le seul cas où l’éclairage artificiel a l’avantage sur l’éclairage naturel. Il est plus facile d’avoir un éclairage zénithal en artificiel qu’en naturel, même si cela reste l’idéal dans les deux cas.
Sa colorimétrie :
Relativement proche de la température de couleur du soleil. La température de couleur à utiliser varie en fonction des pièces : blanche 4000 K ou plus dans les pièces d’eau (cuisine, salle de bain, toilettes), plutôt blanche entre 3 000 et 4 000 K dans les pièces à vivre (salon et salle à manger), on peut envisager quelque chose de plus chaud dans les chambres : 2 700 K par exemple. Sauf les chambres d’enfant qui sont aussi des pièces à vivre… pour elles, donc l’idéal, serait que l’éclairage soit modulable en intensité et en température de couleur.
D’ailleurs en règle générale, et en particulier pour respecter les rythmes circadiens, l’éclairage global devrait pouvoir suivre le rythme de l’éclairage naturel. Il faudrait pouvoir modifier à la fois sa puissance, et sa température de couleur au cours de la journée, et parfois de ses envies : pas trop puissant et plus orangé le matin et le soir, pour se préparer au réveil et au coucher. La domotique n’est malheureusement pas encore suffisamment au point pour mettre tout cela en place. Il existe par contre des systèmes de « dimmer » et autres variateurs. Certains systèmes d’éclairages permettent de changer la puissance et la colorimétrie avec des clics successifs, ce qui est assez pratique et très simple à mettre en œuvre.
Éclairage direct ou indirect ?
L’éclairage indirect est nettement plus agréable puisque l’œil n’est pas ébloui car il ne rencontre pas directement la source de lumière. C’est évidemment toujours le cas pour la lumière naturelle, en intérieur. Mais dans le cas d’un éclairage global artificiel, cela nécessite d’avoir encore plus de puissance et surtout de pouvoir dissimuler les systèmes d’éclairage et de n’éclairer qu’en réflexion. C’est un cas à envisager, mais qui demande des travaux et une mise en œuvre relativement complexe.
L’éclairage direct sera donc le plus utilisé. À l’heure actuelle, les panneaux ou les spots LED restituent une lumière blanche et puissante ni trop présente, ni trop agressive, c’est-à-dire pas trop directionnelle et relativement diffuse.
B/ L’éclairage fonctionnel
C’est l’éclairage qui permet de pratiquer une activité en particulier, comme par exemple : lire, écrire, cuisiner, se maquiller, se raser, bricoler. L’éclairage fonctionnel doit être dirigé et organisé en fonction des espaces et des activités qui y sont pratiquées.
On pourrait penser que si l’éclairage global est suffisamment puissant, il remplit la fonction de l’éclairage fonctionnel. Mais en fait, l’éclairage fonctionnel a besoin d’un positionnement particulier, voire d’une puissance, qui en général ne sont pas remplis par l’éclairage global.
Et ce, pour diverses raisons :
– L’éclairage général est masqué. Ce qui est souvent le cas pour un bureau et encore plus pour un plan de travail. À moins d’avoir une source de lumière juste au-dessus, le corps fait lui-même obstacle à la lumière de l’éclairage général. C’est pourquoi il faudra rajouter un éclairage ponctuel pour palier à ces manques en fonction de la disposition des meubles.
– L’éclairage n’est pas suffisant.
Chaque situation de l’éclairage fonctionnel devra être étudiée au cas par cas en fonction de l’activité pratiquée et de la présence ou non de supports (sans parler de la question de l’alimentation électrique, que nous avons traité dans un article spécifique).
Voyons quelques cas courants d’espaces particuliers et les pistes d’éclairage fonctionnel possibles :
– Le plan de travail :
l’idéal est d’installer des réglettes ou des rampes LED, ou des spots sous les meubles quand ils existent. Ce qui est quand même souvent le cas. L’idéal est de les prévoir au moment de l’installation des meubles. Car il existe des meubles avec éclairage intégré. Les rajouter ensuite sera évidemment plus délicat, mais tout à fait possible. S’il n’y a pas de meuble, il existe des réglettes en forme de prisme qu’il est possible de fixer directement sur les murs, avec la contrainte de dissimuler les arrivées électriques ! Donc comme toujours, il faut penser au plan d’éclairage le plus tôt possible, et pas seulement comme un élément de décoration.
– Le plan de cuisson :
un éclairage est souvent intégré avec la hotte aspirante. Prévoir un éclairage suffisamment puissant si ce n’est pas le cas.
– L’évier :
même chose que précédemment, sauf qu’en raison de la présence d’une source d’eau, l’installation électrique devra respecter la norme NF C 15 100. Et donc l’éclairage aura un indice de protection IP 44. C’est un peu barbare, mais ces indices sont indiqués sur les éclairages eux-mêmes.
– La table de la salle à manger.
L’éclairage doit être vertical et suffisamment dirigé pour ne pas éblouir les convives. Des spots suspendus sont une option intéressante. C’est même le seul cas où je trouve que la suspension se justifie. Mais cela fixe l’endroit de la table de manière presque définitive. Sinon, on peut prévoir des spots directionnels au plafond. En dernier recours un plafonnier à spots…
– Le bureau :
Environ 450 lumen sont nécessaires au-dessus du bureau en tant que meuble. Si un support existe au-dessus, et qu’il est possible d’y fixer un spot, alors, c’est l’idéal. Si l’on s’y prend suffisamment tôt, il est également possible d’envisager un spot spécifique au plafond, qui se trouvera à l’emplacement exact de mon futur bureau. Et si le bureau change de place, me direz-vous… Alors prévoir suffisamment de spots ! Sinon, il existe toujours la fameuse lampe d’architecte, encombrante, et pas très esthétique… mais parfois on n’a pas le choix !
– Le miroir de la salle de bain ou de la chambre :
Si on veut pouvoir s’y maquiller, se raser, etc, il est indispensable de l’éclairer avec des spots, ou une réglette juste au-dessus, toujours en indice de protection IP 44, sinon, on masquera toujours l’éclairage général, qui par définition vient du dessus.
– La lampe de chevet :
250 lumen suffisent. Si l’on veut pouvoir lire en étant assis dans son lit, il faut avoir un éclairage juste derrière, ce qui n’est pas évident. Une applique bien placée est souvent la meilleure solution. Les lampes à abats-jours qui sont couramment utilisée n’éclairent pas toujours suffisamment pour pouvoir lire confortablement. J’ai la chance d’avoir un pan incliné au-dessus du lit, dans lequel j’ai inséré des spots LED qui sont juste bien dirigés.
– Le fauteuil pour lire :
250 lumen. Un peu la même contrainte que pour la lampe de chevet. Le livre doit être suffisamment éclairé et avec la bonne direction, donc légèrement derrière, ou éventuellement dessus. Avec le même type de solution : par exemple une applique murale. J’utilise une solution qui est loin d’être esthétique et pratique : un spot sur une pince, fixée en hauteur. C’est parfois la seule solution que j’ai trouvée pour amener un point de lumière précis là où j’en ai besoin.
– Les placards :
Et oui, il ne faut surtout pas les oublier. Il est indispensable et absolument primordial d’éclairer les placards. Par le côté, le dessus, le dessous… ou le tout à la fois. Rien de mieux qu’un placard bien éclairé dans lequel on trouve ce que l’on cherche d’un simple regard.
– L’atelier :
Bien éclairé pour pouvoir travailler confortablement, l’éclairage doit y être puissant. : les panneaux LED sont à privilégier par rapport aux néons.
C/ L’éclairage d’accentuation.
Il permet de mettre en valeur certains points particuliers de la pièce. Il ne permettent pas de voir directement, mais permettent aux objets ou aux éléments de décoration comme une vitrine ou un étagère d’être vus, ou bien même à certains éléments architecturaux d’être mis en valeur : niche, véranda, espaces particulier de la pièce, plantes, bibliothèque. Tout est possible et envisageable.
L’éclairage d’accentuation n’est pas forcément très puissant, mais constitué de points de lumières qui permettent de rythmer l’éclairage, de créer des ambiances spécifiques.
Mais il va permettre de réellement créer une ambiance… et dans ce cas on peut envisager de laisser libre court à son imagination, comme d’utiliser des lumières colorées, des rubans LED, des lampes décoratives, des suspensions, des spots encastrés dans une plinthe ou dans un escalier, de l’éclairage indirect coloré.
L’harmonie de l’ensemble de la pièce dépend de l’équilibrage ces trois types d’éclairage La puissance, la colorimétrie, de chacune des sources doit être coordonnées avec les autres, éventuellement pour créer des ambiances différentes en fonction de l’heure de la journée ou de l’utilisation particulière de la pièce. On n’éclaire pas de la même manière si l’on regarde un film à la télévision, si l’on mange à table, ou si l’on discute avec des amis. Chaque ambiance doit être réfléchie et pensée.
C’est pour cela que je recommande de faire des mises en scènes, des scénarios, pour décrire et inventer le maximum de situations, qui permettront ensuite de source d’inspiration.